Titulaire du
Certificat d'Etudes Primaires et du Brevet d'Etudes Industrielles, René Le Bian
occupait la profession d’ajusteur mécanicien à la Société Nationale de
Construction Aéronautique du Nord. Il s'engage le 28 décembre 1939 pour la durée
de la guerre.
Il rejoint l'Ecole Auxiliaire de Pilotage 17 d'Evreux
où il reçoit, le 4 mars 1940, son brevet de pilote militaire n° 28724.
Affecté à l'école de chasse n° 1 d'Etampes, il est promu caporal chef le 28 mars
1940. En mai 1940, les troupes allemandes envahissent la France. Devant l’avancée
de l'ennemi, l'école est repliée sur La Rochelle puis sur Saubrigues dans les
Landes.
Dés que la signature de l’armistice avec l’Allemagne
devient évidente, René Le Bian décide, avec Claude Béasse, Gérald Léon, Jean
Maridor et Roland Leblond, de se rendre en Angleterre, le seul pays encore en
guerre contre l'ennemi allemand.
Pour réaliser ce projet, les jeunes pilotes décident de
se rendre à Saint-Jean-de-Luz, où des transports de troupes, affrétés par le
Gouvernement britannique, évacuent des militaires dont un grand nombre sont des
polonais. Ils embarquent le 24 juin 1940 sur l'"Arandora Star" avec l'aide de
soldats polonais. Sur ce bateau, à la vue des côtes anglaises, Maurice Traisnel
se joint à ce groupe de pilotes. Ensembles, ils décident d'adopter le nom "la
Patrouille". Ils débarquent à Liverpool le 27 juin 1940.
Dés leur arrivée en Angleterre, Le Bian et ses
camarades s’engagent dans les FAFL. A ce moment là, il totalise 50 heures de
vols civils et 100 heures de vols militaires.
Le 9 juillet 1940, ils sont dirigés sur la base R.A.F.
de Saint-Athan, prés de Cardiff, où les volontaires français de l’armée de l’Air
sont regroupés. Puis, ils rejoignent l’École de pilotage franco-belge (Elementary
Flying Training School) sur la base RAF d’Odiham, le 2 novembre.
René Le Bian, Date et
lieu inconnus, hiver
1939/1940 en France
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"La Patrouille" - Cardiff le 1er octobre 1940
Debouts de gauche à droite :
Maurice Traisnel - Jean Maridor - René
Le Bian
Assis de gauche à droite :
Roland Leblond - Gérald Léon - Claude
Béasse
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René Le Bian, Jean Maridor
et Claude
Béasse - Odiham 1941
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Jean Maridor et René
Le Bian - Odiham
mars 1941
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Après une brève mutation au Dépôt Central de Londres le
18 mars 1941, il est envoyé, le 2 avril 1941, ainsi que plusieurs de ses
camarades en stage à l’École de perfectionnement de Ternhill (n°5 Service
Flying Training School).
Le 23 août 1941, le sergent Le Bian trouve la mort alors qu'il
effectue un vol d'entraînement. Son avion, un Master Mk I serial T8855, se met
en vrille et percute une colline à Alveley (Angleterre).
Décorations :
Citation :
"Jeune pilote – Breveté pilote militaire en
France le 13 mars 1940, s'est échappé après l'armistice. A pu rejoindre
l'Angleterre en Juin 1940 pour se mettre au service des Forces Françaises
Libres. Versé en école de pilotage anglaise, a été blessé mortellement le 23
août 1941 en service aérien commandé.
Il est mort pour la Libération de la France.
Le Vice-Amiral MUSELIER, Commandant Supérieur des Forces Aériennes Françaises
Libres" |
Mort pour la France en service aérien commandé - Inhumé au cimetière de
Market Drayton (Angleterre) puis transféré au cimetière du Havre le 16
décembre 1948.
EN MEMOIRE DU PILOTE DES FORCES
AERIENNES FRANCAISES LIBRES ...
Depuis le retour de sa dépouille le
16 décembre 1948, son nom était absent du monument aux morts de la ville du
Havre. Toutefois, la ville a tout de même honorée le pilote en attribuant son nom
à l’une de ses rues.
Monument aux morts du
Havre avec
l'inscription de
René Le Bian
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La plaque de la rue
René Le Bian au
Havre
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Inhumé dans
une concession privée, sa tombe a été détruite à son échéance sans tenir compte
qu’elle renfermait en réalité un pilote des Forces Aériennes Françaises Libres
qui, de surcroit, était parmi les premiers à rejoindre le général de Gaulle à
Londres avec ses camarades de "La Patrouille". Pourquoi ses restes n'ont-ils pas
été transférés au carré du souvenir situé au cimetière Sainte-Marie du Havre ?
Depuis toutes ces années, il ne restait plus d'endroit pour se recueillir en sa
mémoire.
A plusieurs reprises, j’ai rendu attentif le Maire du Havre, Monsieur Antoine
Ruffenacht, afin que le nom de Le Bian soit enfin rajouté sur le monument aux
morts. Bien que ce dernier a répondu une première fois qu'il transmet mes demandes au service concerné, aucune
suite n’a cependant été réservée à ces demandes. C’est l’intervention de Monsieur Michel Perot, Président
de l’Association des Français Libres du Havre qui a permis de débloquer la
situation, et c’est enfin en octobre 2008 que le nom du sergent René Le Bian a
été rajouté sur le monument aux morts.
On ne peut que se réjouir que cette affaire soit à présent définitivement réglée
et je tiens à remercier chaleureusement Monsieur Perot pour l’action
entreprise pour la mémoire de ce pilote des Forces Aériennes Françaises Libres ainsi que Monsieur le Maire du
Havre.
SOURCES :
- Aviateurs de la Liberté
- Colonel Henry Lafont - SHAA
- Cap sans retour
- Germaine L'Herbier Montagnon -
Editeur Raoul Solar
- Service Historique de la Défense
- Archives personnelles
REMERCIEMENTS :
- Madame Thérèse MARIDOR
- Monsieur Bertrand HUGOT
Membre
d'honneur de l'Amicale des FAFL
- Monsieur Michel GOUYER
- Monsieur Michel PEROT
Président des Français Libres du Havre
création le 31 octobre 2008
Modifié le 10 octobre 2013
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