Son histoire, le plus jeune pilote de France

 

 

Compagnon de la libération

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Les acteurs déterminants dans la vie de Jean :

 

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Jean en juillet 1944

Jean Maridor

en juillet 1944

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Avant de découvrir l’histoire de Jean MARIDOR, il convient de nous arrêter un court instant pour savoir qui était ce glorieux héros.

 

 

     Jean était attaché profondément à son pays, la France. Tout son être était animé d’un patriotisme sans failles et il fût un imperturbable résistant à l’envahisseur nazi. Dès lors, tous les ingrédients étaient réunis pour comprendre pourquoi il avait en lui cette rage de vaincre dont la flamme ne s’éteindra qu’à sa mort. Chaque occasion était bonne pour combattre l’ennemi dans les airs mais aussi sur terre. Cette rage de vaincre il allait l’appliquer furieusement mission après mission, avec pour seul but, bouter l’ennemi hors de sa patrie chérie.

 

    Il s’appliqua à choisir ses objectifs qui ne pouvaient être autres qu’allemands. Un soir, alors qu’il assistait à une séance de cinéma durant laquelle furent projetées les actualités, il vit un avion allié s’attaquer à un objectif français. Il se leva en criant qu’on devrait renvoyer le pilote à l’école. A plusieurs reprises, Jean n'a même pas fait enregistrer ses victoires. Cela n'avait aucune importance pour lui. Il avait la foi tenace, le courage désintéressé, et l'esprit du devoir et du sacrifice. Aussi, son combat était-il bien plus important que tout le reste. Dans un projet d'interview à la BBC du 8 avril 1942, il conclu le récit d'une mission :

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"Toute cette expérience m'a montré que le Spitfire peut encaisser bien des coups, et je peux vous dire que je me suis bien diverti ; c'est la seule manière. Nous devons attaquer, attaquer et encore attaquer."

 

     Bien souvent, il mena son combat en solitaire appliquant à la lettre la devise de son squadron 91 « WE SEEK ALONE (seuls, nous cherchons ), Le Général VALIN qui avait suivit son jeune et bref parcours de combattant résolu et décidé, avait écrit un jour lors d'un projet de radiodiffusion sur le capitaine MARIDOR :

 


"Il s'attaquait à tout : aux vedettes lance-torpilles, aux fameux bateaux-flak, véritables forteresses flottantes, terreur des aviateurs, aux avions, et surtout aux ports de la Manche.

 

Pour cet homme indomptable qu'aucun ordre formel ne parvenait à empêcher de se battre, n'importe quel motif, même le plus futile lui était bon pour courir seul l'aventure et filer à tire d'ailes de l'autre côté de la manche, au-dessus de ses ports de France, qu'il connaissait bien.

 

Tout cela pour ajouter quelques bateaux de plus à son palmarès et apporter aux français le réconfort des cocardes tricolores passant au ras des toits."

 

* * * * * * * * *

 

"De plus en plus, MARIDOR se spécialise dans des expéditions réputées impossibles. Le jour où le temps était inviolable, où la tempête se déchaînait, où le plafond de nuages bas, empêchait toute expédition vers l'ennemi, MARIDOR décollait avec son Spitfire sous n'importe quel prétexte. Un sondage météorologique, un essai d'avion et le voilà parti seul au ras des crêtes sur la Manche déchaînée fonçant, vers la France.

 

Il affectionnait particulièrement LE HAVRE, sa ville natale, entrait littéralement dans le port, se faufilant entre les cheminées et les mâts des bateaux, les attaquant au canon et à la mitrailleuse, jetant le désarroi chez l'ennemi.

 

Au retour, il était immédiatement convoqué par ses chefs, réprimandé et félicité à la fois."

 

     Mais son combat en solitaire peut expliquer les termes de certains écrits qui disent de lui que c’était un solitaire, qu’il était timide, réservé, ou encore ne fréquentant que très peu ses camarades.

 

     Je pense pouvoir affirmer le contraire, au vue de mes recherches et des témoignages que j’ai pu recueillir. Très modeste, Jean aimait plaisanter et s’amuser. Il possédait les valeurs qui trop souvent manquent de nos jours. Il aimait également écouter de la musique classique. Un jour, alors qu’il avait positionné sa tête très près de la radio qui diffusait sa musique préférée, sa sœur Thérèse lui fit remarquer qu’il n’est pas bon de s’approcher ainsi du haut-parleur ; il répondit qu’il écoute parler la musique. En Angleterre, Il rencontrait de temps à autre sa marraine de guerre, la danseuse Ida RUBINSTEIN. Jean et elle se vouaient une très grande admiration.

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Ida Rubinstein

Ida Rubinstein

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Marceau et Jean en décembre 1939

Marceau et Jean

en décembre 1939

Cette photo semble avoir été

prise plus tard puisque Jean

Porte l'insigne du Brevet qu'il

a obtenu le 18.01.1940.

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     Il avait des camarades qui l’estimaient beaucoup tel son vieux copain Marceau. Les deux complices étaient friands de pâtisserie et leur préférence allait au Saint-Honoré qu'ils mangeaient en cachette. Durant la guerre il était toujours préoccupé du sort de ses camarades ; pour preuve ses nombreuses correspondances avec ceux de la patrouille avec qui il essayait de partager son enthousiasme. Il prenait régulièrement des nouvelles des cinq, mais également de bien d'autres jeunes aviateurs. N’oublions pas le pilote canadien qu’il avait abattu par erreur et qui était devenu son ami.

 

     Qui mieux que son très grand camarade «Jaco» (Jacques ANDRIEUX) pouvait apporter meilleur témoignage dans son livre "Ciel et Enfer". Ces quelques lignes apportent à elles seules tout l’éclairage nécessaire à la connaissance du personnage :

 

"Maridor a toujours bon appétit et ne laisse pas sa part aux autres. Ceci est valable pour tout ce qu'il fait. Il dort profondément. Il mange solidement. Il s'amuse passionnément. Quand il se bat, il le fait furieusement. Et quand il mourra, il ne pourra mourir que bravement. "

 

Photo dédicacée de Jacques (Jaco) Andrieux

Photo dédicacée de

Jacques (Jaco) Andrieux

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Le général Pierre LAURENT a écrit de lui dans le n°152 d'ICARE :

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"Jean Maridor est déjà connu, je pense, de bon nombre de français. Il fut l'un des quelques pilotes de FAFL que la RAF obtint de conserver dans ses unités. Il était devenu au squadron 615 sur HURRICANE, un spécialiste des missions en solitaire à basse altitude, en particulier d'attaques de bateaux jusqu'au fond des ports. Son groupe, le squadron 91, fut en 1944 équipé du SPITFIRE XIV le plus rapide du moment, et, pour cette raison, affecté à la destruction en vol des V1, les bombes volantes de HITLER.

 

MARIDOR, camarade agréable et gai (à Angers, en toute occasion il chantait à gorge déployée) était en l'air un fonceur intrépide, ignorant du danger. Mais n'y avait-il pas en lui quelque chose de plus qui se manifesta ce jour où pour en finir avec un de ces engins qui allait plonger sur une ville du KENT, il tira à bout portant ?

L'avion de Jean MARIDOR explosa en l'air avec le V1.

 

Le Général de GAULLE l'avait fait son compagnon dans l'ordre de la libération.

 

Pour nous des FAFL, c'était un peu notre GUYNEMER que nous perdions ; sa dernière citation ne mentionne-t-elle pas, elle aussi, son "courage légendaire"" ?

 

Un extrait du journal de marche du groupe Alsace décrit la joie de vivre de Jean :


"Le 28 janvier 1943 :

 

On touche des tables ; les murs du dispersal commencent à disparaître derrière d'immenses graphiques très impressionnants.

 

Arrivée de MARIDOR. Toujours le même.

 

Le dispersal commence à s'animer et devient même bruyant. (coïncidence)"

 

* * * * * * * * *

"le 24 février 1943 :

 

Les "Glider Pilots" arrosent quelque chose ... au Mess.


Maridor va leur demander "Quoi ?". Il rentre saoul le soir tard et ne sait toujours pas à quel propos..."

    

     Toutes les occasions de faire la fête étaient les bienvenues et lorsqu'il le pouvait, il assistait aux soirées dansantes organisées pour les pilotes.

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     Miss "Jean" Lambourn, qui devait se marier avec Jean n’a jamais oubliée son héroïque fiancé. Quelques années plus tard, elle s’est mariée et le couple a eu des enfants. Tous les ans, les 3 août, et depuis la disparition de Jean, Thérèse MARIDOR recevait une carte d’elle. Jean qui avait disparu tragiquement ce jour de l'année 1944, était resté vivant dans la mémoire de "Jean" et de sa famille. Celle-ci est malheureusement décédée le 24 juin 2001, 2 semaines après son mari John qui était, lui aussi, un grand passionné de l’histoire de notre vaillant pilote. Je sais aujourd’hui, grâce à sa famille également passionnée, qu’ils auraient tant voulu prendre connaissance du site que je consacre à MARIDOR, mais hélas, le sort en a décidé autrement.

 

Jean Lambourn en juillet 1944

Jean Lambourn

en juillet 1944

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    Il n’existe que très peu de photographies de Jean. Il n’aimait pas se faire photographier de peur qu’une de ces photos puisse tomber aux mains des nazis avec les conséquences que l’on devine pour sa famille. Il correspondait pourtant régulièrement avec elle par l’intermédiaire de la Croix Rouge. Il signait alors ses lettres Jean Cailloux. Mais il correspondait également avec elle à travers un réseau et dans ces circonstances ne signait pas ses lettres. A son arrivée dans la R.A.F., il lui fût affecté le matricule 30114 et son prénom passait désormais de Jean à Jones.

 

A présent, découvrons-le à travers son histoire ….

 

 

Crédit photos :

- Madame Thérèse Maridor

- l'auteur, Jean-Claude Augst

 

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dernière modification effectuée le 10 octobre 2013