les V1

 

 

Le Fieseler V1    Dora   Thil   Val Ygot   Brécourt   Eperlecques

 

 

 

 

 

 

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     "En dehors des perspectives militaires, les possibilités d'avenir de la fusée sont considérables. Le rêve est maintenant devenu réalité ; espoirs et calculs théoriques se concrétisent dans l'aéronef. Nos travaux ont contribué à cette réalisation. Aux vainqueurs de cette guerre - la dernière, espérons-le - de tirer profit de ces premiers résultats"

Walter Dornberger

 

 

 

     Un très grand merci à Monsieur Manfred KANETZKI, collaborateur du "Historisch - Technisches Informationszentrum Peenemünde", pour sa sympathique aide et sa collaboration efficace à la réalisation de ce dossier ainsi que son appréciation de ce site. Il est l'auteur du livre "Migs Über Peenemünde (Migs au-dessus de Peenemünde)" ou l'histoire de la JG 9 et ZDK 33.

MiGs über Peenemünde

 

 

La fusée V2 de Peenemünde

L'usine électrique (Kraftwerk)

 

L'usine d'oxygène liquide (Sauerstoffwerk)

 

Le site d'essai des tirs (Prufstand VII)

 

La soufflerie supersonique (Überschallwindkanal)

 

Le Musée - (Historisch - Techniches - Informationszentrum)

 

Les armes secrètes développées

 

Les principales dates

 

Le Lancaster du Kolpiensee

 

Le plan des installations

 

Les plans géographiques

Le Fieseler V1 de Peenemünde

 

 

      Pour comprendre l'histoire des armes V ou "Vergeltungswaffe" (armes de représailles), il faut retourner à leur origine c'est à dire dans ce plus grand centre de recherches mondial construit par les nazis en 1936 à Peenemünde, sur 25 km² de la presqu'île d'Usedom, à l'embouchure de la rivière Peene, qui se jette dans la mer Baltique. Mais la recherche sur les fusées avait commencé bien au-delà, dans l'Allemagne des années 1920, par une poignée de passionnés, ainsi qu'en Amérique avec les travaux de Robert Goddard Cliquer pour lire la biographie de Robert Goddard qui a également travaillé très tôt avec son équipe sur un programme de fusées. Bien qu'il ait pu obtenir certains résultats positifs, ses essais n'ont pas atteints ceux de l'équipe allemande de Wernher Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun et avec l'entrée de son pays dans le conflit, il a du abandonner ses travaux sur les fusées afin de se consacrer aux fusées d'appoint qui seront fixées sur les fuselages des avions à hélices afin de faciliter leur décollage, ce qu'il réussit parfaitement avec ses fusées "Jato" qui seront encore utilisées bien après la guerre. En Russie Makhovine et Ziolowski s'intéressent également aux fusées et les français Jumel, Pelterie, Claude et Esnault. La majeure partie de tous ces passionnés avaient lu les romans de Jules Vernes, qui parlaient déjà, en son temps, de voyages dans l'espace.

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LES PREMIERS BALBUTIEMENTS

 

 Die Rakenten zu den Planentenräumen   En 1923, le physicien Hermann Oberth Cliquer pour lire la biographie de Hermann Oberth publie "Die Raketen zu dem Planetenraümen (Les fusées vers l'espace)", une des premières enquêtes scientifiques sur les techniques et perspectives sur les voyages spatiaux, ce qui créé un intérêt populaire. L'année suivante, le publicitaire Max Valier Cliquer pour lire la biographie de Max Valier débute par la propagande des idées de voyages spatiaux, par des livres, des expositions  et des conférences. Nos passionnés allemands se réunissent sur un terrain militaire loué par la ville de Berlin, situé à Tegel. On travaille avec les moyens du bord et l'argent manque cruellement. Divers articles dans la presse informent cependant leurs lecteurs des événements qui se passent sur ce terrain. Finalement, toute l'Allemagne s'intéresse à ce grand projet de voyage dans l'espace et, le 5 juillet 1927, Johannes Winkler Cliquer pour lire la biographie de Johannes Winkler, Max Valier Cliquer pour lire la biographie de Max Valier, Hermann Oberth Cliquer pour lire la biographie de Hermann Oberth, fondent l'association "Verein fur Raumschiffsfahrt (Association pour les voyages dans l'espace)" à Breslau. L'association compte très rapidement quelques 500 membres et publie sa propre revue "Die Raketen (les fusées)". En 1928, Max Valier Cliquer pour lire la biographie de Max Valier et Fritz von Opel propagent la technique des fusées par des présentations en public de voitures fusées à poudre qui atteignent 180 km/h. Mais la poudre utilisée était souvent de la poudre à canon qui brûlait imparfaitement. Max Valier Cliquer pour lire la biographie de Max Valier se tuera le 17 mai 1930 lors de l'explosion du moteur de la fusée qu'il avait installé dans une voiture. Mais avec la crise majeure que connaît l'Allemagne à la fin de l'année 1929, ces recherches tombent quelque peu au second plan malgré la publication du livre de Hermann Oberth Cliquer pour lire la biographie de Hermann Oberth "Wege zur Raumshiffahrt (Chemins vers les voyages dans l'espace)". Il prend en cette année la présidence de l'association. Le 13 octobre 1929, première sortie en salle du film de Fritz Lang "Frau im Mond (Femme dans la lune)" qui retrace un voyage dans la lune à bord d'un vaisseau spatial. Ce film remporte un immense succès et ne fait que renforcer l'intérêt des allemands pour les fusées. D'ailleurs on retrouvera plus tard sur les V2 le sigle "Die Frau im Mond". Le groupe travaille autour de Rudolf Nebel Cliquer pour lire la biographie de Rudolf NEBEL à la fabrication des fusées "Mira I, II et III" (Minimum-Rakete).Die Frau im Mond

 

    Très vite, les autorités allemandes s'aperçoivent qu'ils peuvent contourner les interdits du Traité de Versailles qui stipule entre autre que la fabrication ou l'utilisation de l'artillerie tirant des obus à plus de 35 km ne leur est pas permis. Cela leur permet tout de même de développer des fusées qui ne sont pas classées dans la catégorie de l'artillerie. Au printemps 1930, la "Heereswaffenamt" (Ministère de l'Armée de Terre) commence un inventaire systématique sur les recherches privées effectuées sur les fusées. L'ingénieur Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger, qui sera nommé plus tard général, prend contact avec les groupes d'inventeurs, ce qui aboutira à placer les recherches sous le contrôle du Bureau des engins balistiques spéciaux dans le plus grand secret, qui sera d'ailleurs le premier du III ème Reich. Rudolf Nebel et Wernher von Braun en 1932L'association disposera à présent d'un nouveau terrain situé à Kummersdorf près de Berlin qui sera inauguré le 27 septembre 1930, par Klaus Riedel Cliquer pour lire la biographie de Klaus RIEDEL et Rudolf Nebel Cliquer pour lire la biographie de Rudolf NEBEL. Ces derniers seront bientôt rejoints par Wernher Freiherr Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun. Diverses types de fusées sont développées : la A1 qui ne dépassera toutefois pas le stade de projet, la A2 qui effectuera deux vols avec succès en décembre 1934 et qui atteignent une altitude de 2.200 m. Elle consacre ensuite ses travaux à la A3, d'une poussée de 1.500 kg, qui n'allait cependant pas obtenir le succès escompté, puis à la A5. La somme des connaissances accumulées par tous ces projets devait ouvrir la voie à la future A4 ou V2.

 

    Rudolf Nebel Cliquer pour lire la biographie de Rudolf NEBEL effectue une présentation à des responsables de l'Armée de Terre le 22 juin 1932. Celle-ci échoue, puis l'Armée de Terre décide de se concentrer sur ses propres projets avec Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger. Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun décide alors de se rendre à la direction de l'Armée de Terre où il rencontre le Colonel Becker. Les deux hommes s'entendent sur une collaboration et Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun se met à sa disposition.

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L'ÎLE USEDOM

 

    Mais le terrain de Kummersdorf devient très vite trop exigu. De plus, le bruit et la fumée des fusées attire beaucoup trop l'attention, sans compter le risque de chute d'engins sur les habitations attenantes. Et puis n'oublions pas que le développement de ces futures armes devait se faire dans le plus grand secret dans un lieu isolé. Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun découvre un terrain idéal dans l'île d'Usedom située sur la mer Baltique où son père avait l'habitude de chasser le canard. Cette île de 12 km de large recouverte par la forêt est isolée du continent par la rivière Peene qui se jette dans la mer Baltique. La décision est prise d'installer le nouveau centre de recherches à Peenemünde, petit village de pêcheurs.

 

    En mars 1936, le commandant en chef de l'Armée de Terre inspecte les installations de Kummersdorf et annonce le financement du nouveau centre de recherche. Le 1er avril la Luftwaffe confirme sa participation au projet et à la construction de l'usine Ouest qui lui sera réservée pour le développement du V1.

 

Les construcions à Peenemünde   Dès lors et à partir du mois d'août 1936, d'immenses travaux démarrent sur une superficie de 25 km². On abat les arbres, on défriche et on construit. Les ateliers en béton seront recouvert de briques rouges ce qui leur donne un très bel aspect. Ce sera le centre de recherche le plus grand et le plus moderne du monde dans lequel travaillent entre 10.000 et 15.000 personnes constitués de savants, ingénieurs, techniciens, ouvriers, prisonniers de guerre, des travailleurs civils amenés par la contrainte, détenus des camp de concentration. Outre les bâtiments nécessaires au fonctionnement de ce centre, on y construit de belles résidences chargées d'accueillir les savants et autres ingénieurs, techniciens, et pour tous ceux qui collaborent à ces recherches, ainsi que leurs familles. Un très beau bâtiment surnommé "Berliner Tor (La Porte de Berlin)" ouvre l'accès à cette cité qui sera terminée en juillet 1937.

 

    La même année, l'institut d'aérodynamique, sous la direction du Dr Rudolf Herrmann, rejoint Peenemünde dans le cadre du développement des fusées, afin d'y installer une soufflerie supersonique ultra-moderne qui sera mise en service en 1939. Cette soufflerie sera capable de dépasser la vitesse de mach 4.

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Le train électrique pour les travailleurs (Werksbahn)  On pose un réseau ferré de 106 km dont 71,6 km seront électrifiés avec une tension de 1.000 volts desservie par des rames d'une livrée rouge et jaune à une vitesse de 70 km/h. Une ligne part de Zinnowitz en passant par Trassenheide et Karlshagen et abouti à l'usine Ouest. Une deuxième ligne abouti au village de Peenemünde. Il existe également une troisième ligne qui part de Zinnowitz et qui abouti à l'usine d'essais en série. On construit à la pointe de l'île un aérodrome sur lequel on essayera plus tard et entre autres, l'avion fusée ME 163. L'ensemble de la partie la plus secrète du centre de recherche sera équipé d'un système de surveillance par télévision, ce qui est, pour l'époque, une véritable révolution. Le 1er mai 1937, les premiers ateliers sont fonctionnels. L'équipe de Kummersdorf prend possession des lieux et Wernher Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun est nommé directeur technique du centre de recherche de l'Armée de Terre situé dans la partie Est. Mais il ne faut pas garder sous silence que tous ces travaux ont été réalisés par des détenus logés dans un premier temps près de la rivière Peene. Mais à partir de 1942, d'autres seront transférés du camp de concentration de Ravensbruck, dont les camps constitués de baraques ont été installés à Trassenheide et à Karlshagen et qui vivaient là, dans des conditions précaires sous les brutalités des gardes de la SS.

  

 

MISE EN OEUVRE DES ARMES SECRETES

 

    Entre le 4 et le 11 décembre 1937, 4 prototypes de fusées A3 seront lancées de l'île d'Oie qui est située au Nord-Est de Peenemünde (cette île sera utilisée pour les lancements jusqu'en 1942, année où le "Prufstand VII" sera opérationnel). Mais le lancement échoue suite à des problèmes de guidage. Les travaux de planification des ateliers Sud débutent en janvier 1938. La zone d'interdiction s'étend à présent de Zempin à Wolgast. Les contrôles commencent à Zinnowitz. Coiffes de fusée A4/V2Chaque personne dispose d'une plaque en métal de la couleur appropriée à leur lieu d'affection. Elle sera également mise en possession d'une carte d'identité spécifique. L'Armée de Terre et l'Armée de l'Air se séparent pour des raisons d'organisation le 1er avril 1938, d'autant que cette dernière va se consacrer à l'étude du Fieseler FI 103 (V1). Durant l'été, une série d'essais de fusées A5 sera mise en route et elles atteindront 12 km d'altitude sur une distance de 18 km. En même temps, le 1er avion fusée Henschel HS 176 décolle de Peenemünde Ouest. Le chasseur fusée Messerschmitt ME 163 qui sera également testé sera cependant le seul avion fusée construit en série. Le 21 novembre 1938, la décision est prise de construire une usine qui sera chargée de fabriquer en série la fusée A4, qui n'est, pour l'instant, qu'au stade expérimental.

 

    Avec l'invasion de la Pologne le 1er septembre 1939, Peenemünde obtient un statut spécial. Le GénéralFeldmarschall Walther Von Brauchitsch, commandant en chef de l'Armée de Terre exige que les A4 doivent être fonctionnels et fiables afin de lancer la production en série en 1941. Les premiers essais du réacteur de l'A4 démarrent le 21 mars 1940. Ils enregistrent une poussée de 25 tonnes. Le 29 juillet, une maquette d'un missile intercontinental à deux étages est dévoilée. Cette fusée qui est prévue pour attaquer la ville de New-York, est constituée du propulseur A10 qui doit se détacher de la partie haute constituée de l'A9 à une altitude de 190 km. Cette dernière doit ensuite parcourir les 5.500 km restants en 35 mn. Il est également prévu de créer une variante pour le propulseur A10 en lui adjoignant 6 réacteurs d'une poussée unitaire de 30 tonnes. Concernant l'étage supérieur A9, il est prévu une variante avec un cockpit pressurisé, ce qui préfigure déjà la conquête spatiale par des vols habités. Cette fusée, appelée A11, sera en mesure de développer une poussée énorme de 1.700 tonnes. On reconnaîtra bien plus tard dans ce projet ambitieux, la fusée américaine Saturne à 5 propulseurs et la fusée russe Vodstock qui sont issues de ces plans.

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    Avec la réussite de sa guerre éclair, Hitler range la recherche sur les fusées au second plan. Il accorde la priorité des finances à d'autres projets. Le Reichsmarschall Hermann Goering, de son côté, pense que les chasseurs de la Luftwaffe seront à même de régler tous les problèmes. Pendant ce temps, à Peenemünde, les recherches se poursuivent, malgré tout, mais au ralenti. Ce n'est que bien plus tard, avec les défaites du Front de l'Est, que Hitler accordera la priorité à la recherche sur les fusées. Mais il sera trop tard.

 

    Le 20 août 1941, Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger explique à Hitler les progrès qui ont été faits. Celui-ci lui donne, ainsi qu'à Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun, la priorité absolue mais exige de leur part la production en masse. Les divers éléments seront confiés à des entreprises externes. Deux mois plus tard, on se prépare à l'élaboration d'un nouveau missile anti-aérien. Mais devant le manque croissant de personnel, l'Armée de terre va recruter des techniciens dans les troupes de campagne qui seront employés dans leur métier respectif. Ils constitueront le Commando d'Essais du Nord. Enfin, le 25 février 1942, la première fusée A4 est mise sur le pas de tir, mais sera détruite après l'allumage de son moteur.

 

Generalfeldmarschal Erhard Milch    La décision de confier le développement des bombes volantes à des industriels est prise lors de la réunion du 5 juin 1942 au Ministère de l'Air, entre le Generalfeldmarschall Erhard MILCH, inspecteur général de la Luftwaffe et les responsables de Fieseler Flugzeugbau et Argus Motorenwerk. Le projet qui prend le nom de code "Kirschkern" (noyau de cerise) sera développé au centre de recherche de la Luftwaffe à Peenemünde-Ouest. Fieseler Flugzeugbau en concevra la cellule et Argus Motorenwerk le pulsoréacteur.

 

    Le 18 septembre 1942, l'Armée de Terre et la Luftwaffe s'entendent pour la production d'un missile anti-aérien "Sol/Air" qui sera mis au point en 1943 sous le nom de code C2 ou Wasserfall.  Il est en quelque sorte le prédécesseur de l'A4 et il décollera de Peenemünde le 29 février 1944 pour atteindre une vitesse de plus de 2.200 km/h, après un essai infructueux durant lequel il explose le 8 janvier 1944. Equipé d'une tête chercheuse infrarouge Karoussel, il ne sera cependant pas opérationnel à temps et aurait coûté trop cher.

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   Le 3 octobre 1942, la première fusée A4 est lancée. Elle s'élève à une altitude de 84,5 Km sur une distance de 190,6 km. Ces fusées auront une hauteur de 14,036 m, un diamètre de 1,651 m ; leur poids à vide sera de 12.900 kg et leur poids en pleine charge de 25.700 kg. Elle voleront à une vitesse de 4.824 km/h.

 

    Les recherches sur la bombe volante aboutissent en décembre 1942 par un missile appelé FI 103, qui reçoit ensuite le nom de code de : Flug Ziel Gerät ou FZG 76. Son premier vol est effectué à partir d'un FW 200 pour des essais en vol plané. Le 24 décembre 1942, il est procédé à un lancement à partir d'une rampe. L'engin parcours alors une distance de 3 kilomètres seulement. De nombreux développements ont été apportés et on peut dire que l'engin est enfin au point le 26 juin 1943 avec le lancement du 65ème engin, qui parcours une distance de 234 Kms. Il coûtera 3.500 Reichs Marks, ce qui correspond à 1/10 du prix d'une A4. Outre les quatre rampes de lancements installées à Peenemünde, un autre site sera construit à Zempin, situé à quelques kilomètres de ce centre de recherches. Ce site sera installé dans la forêt entre Zempin et Zinnowitz et comportera trois positions de tir qui seront utilisées pour les essais des bombes volantes, mais surtout pour former et familiariser les hommes du Flakregiment 155 avec la manipulation et le lancement de cette nouvelle arme. Ceux-ci seront chargés plus tard du tir de ces armes sur Londres et les autres villes.

 

    Le Reichsführer Heinrich Himmler visite Peenemünde début avril 1943.Heinrich Himmler et Walter Dornberger à Peenemünde A cette occasion, on procède au tir de trois fusées A4. Les deux premiers lancements échouent et détruisent même trois avions, mais le 3ème réussi. Himmler est impressionné par ces fusées et rassure Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger et Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun pour les 2 échecs précédents. Plus tard Himmler demandera à Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun de travailler pour les SS. Celui-ci refuse et sera jeté en prison. Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger devra intervenir personnellement auprès de Hitler et le convaincre que sans Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun il ne sera pas possible de mener à bien le perfectionnement de la fusée.

 

    Le 26 mai 1943, un tir de comparaison entre une V1 et une V2 est effectué. Il révèle que la V2 est supérieur à la V1. La décision de produire ces engins en série est prise et elle sera réalisée par les prisonniers des camps, dans le plus grand secret. Fin juillet 1943, von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun fait de la voile avec son ami le Diplom-Ingénieur Max Meyer. Il règne un très mauvais temps et alors qu'ils passent devant l'Île d'Oie, von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun dit a Meyer : "C'est là qu'il nous faut aller". Meyer lui demande s'il faut aller à l'île d'Oie, von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun lui répond : "Non ! dans la lune". Une intense conversation s'engage alors entre les deux hommes et de questions en réponses, Meyer apprend alors que Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun a déjà tout prévu. Il s'agira d'un voyage habité avec deux personnes à bord et un véhicule spatial de 3 tonnes de charge utile avec un réacteur à acide nitrique.

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LE BOMBARDEMENT DE PEENEMÜNDE

 

    La Royal Air Force a pris connaissance du développement d'armes secrètes à Peenemünde suite aux nombreux renseignements qui ont afflués dans ses services secrets, déjà à la veille de la guerre Cliquer pour lire. Mais c'est grâce à la perspicacité de Reginald V. JONES et de l'un de ses officiers, Miss Constance Badington Smith Cliquer pour lire la biographie de Constance Babington SMITH, qui a découvert un minuscule T sur l'une des photos, qu'elle a pris conscience de la gravité et de l'urgence de la situation. Des renseignements arrivés de France et transmis par un français, le colonel Michel Hollard Cliquer pour lire la biographie de Michel HOLLARD, les informe également d'importants travaux effectués par les allemands sur les côtes de la Manche. Elle décide de bombarder Peenemünde et plus précisément la cité qui abrite les scientifiques (Siedlung), estimant qu'il faudrait plus de temps à remplacer ces spécialistes que reconstruire les bâtiments du site. Les autres objectifs fixés aux bombardiers sont : l'usine de développement (Entwicklungswerk) et l'usine d'essais en série (Versuchsserienwerk). Le Bomber Command fixe la date à une nuit de pleine lune, les 17 et 18 août 1943, nom de l'opération : opération HYDRA.

 

    Ce soir là, Walther Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger, Wernher Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun et le docteur Steinhoff dînent avec l'aviatrice Hanna Reitsch Cliquer pour lire la biographie de Hanna Reitsch. Se sont 596 Lancaster, Halifax et Stirling de plusieurs squadrons du Bomber Command de la RAF qui décollent des bases anglaises, avec 4241 pilotes et hommes d'équipages, pour lâcher leurs 1.924 tonnes de bombes dont plus de 280 tonnes de bombes incendiaires sur Peenemünde. Mais avant cette opération, 20 Mosquitos prennent la direction de Berlin et posent leurs marqueurs afin de faire diversion en faisant croire à un grand bombardement de la ville, ce qui a pour effet de mobiliser quelques 213 chasseurs de nuit allemands dans ce secteur là.

 

    Vers minuit, des messages d'alertes sont diffusés et l'ensemble du site a été mis en fumée. Le bombardement débute à 1H15. Dès lors, les allemands comprennent que l'objectif n'est pas Berlin mais Peenemünde. Tous les chasseurs disponibles convergent vers les lieux malgré le peu d'essence qui leur reste et parviennent à abattre 40 bombardiers anglais (23 Lancaster - 15 Halifax - 2 Stirling). On notera que la "Flak (D.C.A.)" a interdiction de tirer afin de ne pas révéler la présence des installations sauf bien sûr en cas d'attaque aérienne ce qui sera le cas cette fois-ci.

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La cité des ingénieurs bombardée    Mais hélas, on s'aperçoit bien vite que les avions marqueurs de la RAF se sont trompés et ont posé leurs marqueurs au-dessus du camp de prisonniers "Trassenheide" situé à l'entrée du village de Karlshagen et distant d'environ 9 kilomètres de Peenemünde (après la guerre, une gare sera installée sur l'ancien terrain du camp qui sera alors appelé Trassenmoor). Ce camp était constitué d'une quarantaine de baraques sous lesquels étaient hébergés des travailleurs allemands et étrangers ainsi que des travailleurs amenés là par la contrainte et contre leur volonté. Les travailleurs étrangers provenaient principalement de l'Europe de l'Ouest (Hollande - Italie - France) et possédaient un contrat de travail d'une durée limitée dans le temps. Les travailleurs amenés par la contrainte à Peenemünde venaient de l'Europe de l'Est (Pologne - Russie - Ukraine). Une partie des bombardiers qui ont suivi ont largué leurs bombes sur les plages de sable et dans la mer, ainsi que sur ce camp, le rasant presque complètement et causant la mort d'environ 600 personnes. Le nombre exact n'est pas connu, bien que des chiffres relatés dans certains livres font état de 732 à 735 morts. La provenance de ces derniers n'est pour l'heure pas connue. La cité des ingénieurs a été très endommagée ainsi que l'atelier Est. 120 résidents de la cité qui en comptait 4.000, dont le Dr Thiel, spécialiste des moteurs de fusées, ainsi que l'ingénieur en chef Walther et leurs familles, ont été victimes du bombardement. 

 

   Cependant, ce bombardement ne fit pas de dégâts aussi irréparables qu'on a pu le dire. Les installations de contrôle, les installations spéciales, le centre de télémesure et la soufflerie sont intacts. L'usine d'oxygène liquide, l'usine de production d'électricité, le port et Peenemünde Ouest réservé à la Luftwaffe et qui figuraient comme objectifs des bombardiers ont été épargnés. Les rampes de lancement des V1 n'ont jamais été atteintes et les archives ont pu être sauvées. Les infrastructures atteintes pouvaient, pour grande partie, être réparées et le retard infligé à la poursuite des travaux ne devait pas excéder 6 semaines. La décision est immédiatement prise de reconstruire les bâtiments strictement essentiels qui seront associés à un habile camouflage faisant croire à la ruine de Peenemünde. 

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    Un Lancaster Cliquer pour découvrir l'histoire du Lancaster a été abattu et s'est écrasé dans une étendue d'eau dans lequel il se trouve encore tout près de l'aérodrome. Bien que des tentatives pour l'extraire aient été tentées, l'entreprise était cependant trop délicate. On a simplement récupéré l'un des moteurs Merlin avec son hélice. L'ensemble est exposé au musée. On peut encore voir une partie de la verrière et du fuselage qui dépassent de l'eau (voir plan).

 

    Quelques jours plus tard, le 27 août 1943, le Bomber Command bombardera le blockhaus d'Eperlecques situé en France dans le Pas-de-Calais (voir la rubrique Eperlecques). Ce sera le début de l'Opération Crossbow (Arbalette).

   

    A partir de novembre 1943, presque tous les lancements se font en Pologne, à Blizna, sur un terrain appelé  HEIDELAGER qui est hors de portée des bombardiers alliés. Mais fin juillet 1944 et devant l'avancée des troupes russes, la situation devient trop critique.  La décision est prise de déménager les installations à HEIDEKRAUT, situé à l'Est de Tuchel. Ce site sera abandonné en janvier 1945 pour la région de Wolgast, puis vers la mi-février pour Rethen. Aucun tir ne sera cependant pas effectué de ces deux dernières positions.

 

    Le bombardement du 18 juillet 1944 inflige à l'usine Est de gros dégâts. Celui du 4 août suivant détruit considérablement l'usine Sud. Un dernier bombardement est effectué le 29 août 1944. Ces bombardements qui ont été réalisés par l'U.S. Air Force, provoquent un nombre de morts qui serait inférieur au bombardement de 1943. Certaines sources parlent de 2.000 morts mais ces chiffres ne sont en aucun cas justifiables. 

 

    La majorité des victimes de tous ces bombardements reposent dans les tombes du cimetière mémorial de Karlshagen, à côté de la fosse commune qui abrite 56 prisonniers qui avaient été inhumés là en 1968. Ils ont été découverts au milieu des années 1960 dans une tombe de masse à côté du cimetière de Peenemünde. Leurs identités n'ont pas pu être clarifiées clairement à ce moment là. On suppose qu'il s'agit également de prisonniers des camps, puisque quelques-uns d'entre-eux ont été tués d'une balle dans la tête.

 

  Avant le bombardement de 1943, il y avait deux camps de travail dans le secteur Peenemünde / Karlshagen. Un camp avait été installé au rez-de-chaussée de l'usine d'essais en série (Versuchsserienwerk), dans le hall F1. Les prisonniers dormaient dans cet endroit et devaient travailler dans les étages au-dessus, pour la fabrication en série des fusées A4. Ce camp n'a existé que quelques mois. Après le bombardement, la fabrication a été déplacée dans la montagne de la Harz. Les prisonniers ont alors été transférés vers le camp de concentration de Dora près de Nordhausen.

 

  Le deuxième camp de travail était installé à proximité de l'aérodrome, dans le camp communautaire Est. Les baraques pour les prisonniers ont été spécialement clôturées. Ces derniers, qui ont été hébergés là, devaient travailler sur l'aérodrome en effectuant des travaux de terrassement et de camouflage, ainsi que le réapprovisionnement des avions en essence. Une partie de leurs tâches consistaient aussi à ramasser dans les marais, les lourds pistons de la catapulte de tir de la rampe de lancement "Walther", après les lancements des bombes volantes FI 103.

 

  Ces deux camps étaient administrés par le camp de concentration de Ravensbrück.

 

    Le programme de fabrication prévoyait à partir de janvier 1944 la sortie mensuelle de 300 A4 porté 600 par mois le semestre suivant.

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DERNIERS SOUBRESSAUTS

 

    Après le premier bombardement, Hitler était conscient qu'à présent ses installations seraient désormais exposées aux bombardements alliés. Il a préféré enfouir toutes ses usines sous les montagnes et c'est ainsi qu'a été mis en service la sinistre Dora que nous pourrons découvrir plus loin dans cette rubrique.

 

A4 avec des ailes ou A4 b   Mais les essais de fusées et de missiles continueront jusqu'à la fin des hostilités, en 1945.  Afin de prolonger le rayon d'action de la fusée, on essayera de transformer une A4 en y rajoutant des ailes d'une superficie de de 13,5 m2, ce qui devait permettre à la fusée de continuer son vol un court moment après l'extinction de son réacteur. Ce projet donnera naissance à la fusée A4 b, mais il échoue le 24 janvier 1945, alors que l'engin atteint une altitude de près de 80 km à la vitesse de 1200 m/s, il passe sans difficulté des vitesses subsoniques aux vitesses supersoniques puis, au moment où il reprend contact avec l'atmosphère, un effet de roulis se produit et juste avant de passer en vol plané, une aile se détache. L'expérience fut tout de même concluante puisqu'elle démontre la possibilité de faire voler des avions fusées aux vitesses supersoniques et de les faire ensuite atterrir après freinage à l'aide de volets.

 

    Le 31 du même mois, Hans Kammler Cliquer pour lire la biographie de Hans Kammler (SS Brigadenführer, responsable de l'usine souterraine du Mittelwerk depuis août 1944, et haut responsable du programme des fusées) décide du transfert des installations à Bleicherod (Dora) et ordonne la destruction de ce qui ne pouvait être emmené. La dernière V2 a été lancé de Peenemünde le 20 février 1945. 

 

    Durant tout son long développement, 65.000 modifications devront être apportées à la fusée A4/V2 pour lui donner une fiabilité optimale. Cela a entraîné des conséquences non négligeables pour intégrer ces modifications lors de sa fabrication en série.

 

    Jusqu'au 27 mars 1945, 19.300 V1 et 4.300 V2 ont été tirées :

 

    - 9.300 V1 furent lancées sur l'Angleterre et environ 6.000 arriveront sur le sol anglais, 10.000 autres furent envoyées sur d'autres objectifs comme la Belgique, la France, et lors de l'offensive des Ardennes et de la Rhénanie,

 

    - 1.500 V2 furent lancées sur l'Angleterre, 2.100 sur le port d'Anvers et 700 sur d'autres objectifs.

 

Larguage d'une bombe volante V1 par un Heinkel He 111   Avec l'éloignement du front, on procéda également des lancements à partir d'avions porteurs. L'ensemble des armes secrètes a fait plus de 8.000 morts. 20% des fusées V2 étaient téléguidées.Aller vers le haut de la page

 

 

    On notera qu'en 1943, les ingénieurs allemands avaient même envisagés d'utiliser l'énergie atomique comme moyen de propulsion. Une étude avait été entreprise avec la collaboration du Professeur Heisenberg qui n'avait cependant pu donner son assurance à ce projet.

 

    Les soviétiques sont entrés dans Peenemünde le 4 mai 1945 sans avoir eu à livrer de combat. Après guerre, ils ont déterré tous les câbles électriques puis ont fait sauter toutes les installations qui étaient encore intactes. L'usine d'oxygène liquide a cependant résistée aux explosions. Le résultat que nous voyons aujourd'hui est dû justement à ces destructions volontaires. Pour ceux qui, comme moi, ont eu la chance de visiter les lieux interdits au public, on peut voir les fossés qui ont été creusés pour sortir lesdits câbles et les traces de dynamitage de toutes les routes en béton du site sans oublier les bâtiments. Aujourd'hui, il ne subsiste que deux bâtiments : le Kraftwerk qui abrite le musée et son bunker, et l'usine de fabrication de l'oxygène liquide.

 

 

TIR DE A4 A PARTIR DE SOUS-MARINS

 

Lancement de fusée à partir d'un sous-marin    Suite à des expériences concluantes menées en 1942 par un certain Lafferenz sur des fusées à poudre lancées sous l'eau à partir d'un sous-marin muni de rampes, une étude est entreprise dès 1943, afin de tirer des fusées A4 à partir de sous-marins. Le but était bien évidement de bombarder les Etats-Unis. Ce projet, prend le nom de "Schwimmwest (gilet de sauvetage)". La A4 est disposée dans un cylindre étanche en forme de cigare, d'une longueur de 37m et d'un diamètre de 5,5m, remorquée sous l'eau par un sous-marin qui pouvait en commander la plongée et la remontée. Des essais avaient prouvé qu'un sous-marin était capable de remorquer trois cylindres d'un poids total de 500 tonnes à la vitesse de 12 noeuds pendant 30 jours. Ce cylindre était équipée de réservoirs pour les carburants (oxygène liquide etc ...), d'un système d'éjection des flammes vers le haut, et de tous les systèmes nécessaires au lancement d'une telle fusée. Arrivée sur les lieux du tir, l'arrière du cylindre était rempli d'eau de mer ce qui avait pour conséquence de mettre l'ensemble à la verticale. Émergeant de quelques 5m au-dessus de la mer, la partie haute comprenait un couvercle amovible et permettait le passage de la fusée, mais également des flammes et des fumées. Les essais avaient été entrepris dans la même année et se soldèrent par 4 lancements réussis. Mais devant les pannes dont les fusées A4 continuaient à être victimes à cette époque, le projet est finalement abandonné puis repris fin 1944 et un plan de fabrication avait même été élaboré. Mais il était trop tard.

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HISTOIRE DE COULEUR

 

    On peut se poser la question pourquoi la plupart des fusées V2 lancées à Peenemünde arboraient des couleurs blanches et noires peintes un peu comme un damier. Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger l'explique très clairement dans son livre et nous révèle que cette livrée permettait de contrôler visuellement la stabilité de la fusée en vol et on pouvait ainsi déterminer avec précision si elle tourne sur elle-même. 

 

 

HISTOIRE DE BETON

 

    Selon Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger, les allemands optent pour une plate-forme en béton suite à des conclusions tirées hâtivement à la suite d'un lancement raté. On avait recherché quels sols pouvaient être les plus favorables pour les lancements. Un chef de batterie avait estimé que le sol sablonneux gelé pouvait constituer une base suffisante. Lors de l'allumage du moteur, les gaz ont dégelé le sol et un support de la table s'est enfoncé dans le sable. La fusée part tout de même mais de travers et va s'écraser dans la forêt à trois kilomètres de là. A partir de ce moment il est décidé à tort de mettre en place durant six mois des socles en bétons sur les côtes de la Manche. En pure perte d'hommes et de matériaux qui auraient pu servir autre part, puisqu'il a pu être prouvé que des chemins forestiers renforcés par des madriers auraient constitué une base suffisante.

 

 

HISTOIRE D'EVASION

 

    Un prisonnier russe, Michel Petrowitsch DEWJATAJEW et neuf autres de ses camarades réussissent à s'évader de Peenemünde le 8 février 1945. Ils profitent de la pause de midi du personnel affecté au terrain d'aviation, pour s'envoler avec un bombardier Heinkel HE 111 allemand. L'avion franchi les lignes et se pose sur le ventre dans le camp ami. Les hommes s'en sortent sans encombre. Mais personne ne savait que le pilote de ce bombardier était en réalité un pilote de chasse qui avait été fait prisonnier à l'automne 1944.

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L'APRES-GUERRE

 

    Mais les recherches des allemands ont intéressé au plus haut point les alliés. Ainsi, le 22 mai 1945, les américains enverront dans leur pays plus de cent V2 extraits du Mittelwerk Dora, afin de continuer les recherches sur les V2. En septembre de la même année, ils enverront Wernher Von Braun Cliquer pour lire la biographie de Wernher von Braun et son équipe de chercheurs aux USA (Opération Paperclip). Celui-ci, qui avait entamé des négociations avec eux, mettra à leur disposition les 90 tonnes de documents qu'il avait pris soin de mettre à l'abri, puisque les SS recherchaient ces scientifiques afin de les fusiller pour garder le secret. Les américains lanceront leur premier missile à White Sands le 16 avril 1946. A partir de cette année et jusqu'en 1952, ils procéderont à 70 lancements.

 

Propulseur d'une fusée A4 au Musée de la Coupole    En octobre, les britanniques lancent 3 V2 de Cuxhaven avec le concours de spécialistes allemands. Mi-octobre 1945, les soviétiques regrouperont leurs plans issus de leurs travaux avec ceux des allemands, afin de continuer les recherches sur le V2. 5.000 spécialistes travailleront dans le Zentralwerk de DORA. Les français ont également travaillés en 1945 sur une fusée A4 qu'ils ont récupérés et qu'ils ont évalués à partir de 1946, à l'Arsenal de l'Aéronautique à Châtillon qui deviendra plus tard "Aérospatiale Missiles". On parle également du Laboratoire de Recherches Balistiques et Aérodynamiques à Vernon qui deviendra la Société Européenne de propulsion. La France héritera également du fruit des recherches allemandes sur les sous-marins et du lancement des missiles à partir de ces bases. Mais tous les pays concernés continueront leurs recherches pour leur future conquête spatiale et l'application militaire de cette technologie mise au point par les allemands.

 

    Les américains affirmeront que les allemands avaient une avance de 15 ans sur leurs programmes.

 

   L'aérodrome, qui était le plus grand aérodrome militaire d'Allemagne, a été utilisé à partir de 1948 par des escadrilles soviétiques. En 1958, la National Volksarmee (N.V.A.) de la Deutsche Demokratic Republic (D.D.R.), prend en compte l'aérodrome, y installe une nouvelle piste et y affecte, à partir de 1961, la jagdfliegergeschwader JG9 "Heinrich Rau". Celle-ci a été dissoute en décembre 1990. Il a également été utilisé par les forces de l'OTAN.

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Vedette rapide lance missiles de la Volksmarine

 

    La marine installée depuis 1951 sous commandement soviétique a été intégrée dans la National Volksarmee (N.V.A.) de la Deutsche Demokratic Republic (D.D.R.) en 1956 sous le nom de 1ère flotille. Les derniers marins ont été retirés de Peenemünde en avril 1996.

 

    Le 20 juin 1969, départ à Cap Canaveral de la fusée Apollo 11, issue des plans développés à Peenemünde, pour sa mission lunaire habitée. Neil Amstrong, qui sera le premier à marcher sur la lune dira :

 

"c'est un petit pas pour l'homme, un grand pour l'humanité".

 

Coucher de soleil dans le port de Peenemünde    Avec la fin de l'emprise militaire sur ces lieux en 1996, la nature a pu reprendre ses droits et les vestiges qui déforment ce paysage, sont enfouis sous la végétation, la mousse et la forêt. Peenemünde qui compte aujourd'hui quelques 240 habitants, a retrouvé son état de réserve naturelle qu'elle possédait avant 1936, que les nazis ont violé sans aucune compassion et dont l'occupation par les troupes Soviétiques n'a guère arrangé les choses. Le site est jalonné de panneaux informatifs rappelant à la fois l'histoire passée de l'île Usedom et sa vocation de parc naturel.

 

Naturpark Usedom - Denkmal Landschaft Peenemünde

 

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Vue sur le sous-marin musée U461 dans le port de Peenemünde    Aujourd'hui, le musée enregistre plus de 300 000 visiteurs par an. Il est le musée de ce type le plus fréquenté d'Allemagne, que l'on parcourt avec un très grand intérêt en y passant même la journée, sans oublier de voir les films projetés dans ses deux salles de cinéma. Sur ses abords, on pourra voir des avions comme les "Mig", qui étaient affectés dans le passé sur l'aérodrome de Peenemünde, des hélicoptères, des missiles et bien évidement une bombe volante V1 et une fusée V2. Dans le port, la vedette rapide lance torpilles "Tarantul" et le sous-marin U461 de la classe des "Juliett" sont ouverts aux visites. On peut également visiter certaines parties du site en bus, comme les anciennes rampes de lancement. Ainsi, le visiteur plonge très vite dans la réalité de ce qu'a été cette aventure pour laquelle Peenemünde a été le berceau de la conquête spatiale, mais également celui de la destruction et de la mort. 

 

Freest - joli village de pêcheurs    Cette région, qui est en plein développement depuis la chute du mur de Berlin, offre aux touristes de beaux paysages, des villages typiques de pêcheurs comme Freest qui est situé en face de Peenemünde où l'on pourra accéder par la navette fluviale à partir du port de Peenemünde, l'île de Geifswalder Oie et celle de Rügen et un peu plus loin les stations balnéaires ou "Kaiserbäder" comme Bänsin, Heringsdorf et Ahlbeck, avec leurs magnifiques maisons aristocratiques aux belles et typiques architectures construites fin 1800 et début 1900, et leurs plages romantiques. Les deux plus grandes villes de l'île Usedom sont Zinnowitz et Koserow. Peenemünde est desservi par des trains circulant plusieurs fois par jour jusqu'à la frontière polonaise. Ils déposent les voyageurs à quelques mètres de l'entrée du "Historisch - Technisches Informationszentrum".

 


Sources : Historisch - Technisches Informationszentrum Peenemünde

http://www.peenemuende.de

 

Bibliographie :

- "L'arme secrète de Peenemünde" de Walter Dornberger Cliquer pour lire la biographie de Walter Dornberger

- "La chasse aux armes secrètes allemandes" de James Mc Govern

- "Constructions spéciales" de Roland Hautefeuille

- "Les armes secrètes allemandes" des Editions Hachette

- "L'enfer des V1 en Seine Maritime" de Norbert Dufour et Christian Doré

- "Armes secrètes et ouvrages mystérieux" de Myrone N. Cuich

- "Les sites V1 en Flandres et en Artois" de Laurent Bailleul

- Aérostories - Les missiles du IIIème Reich

http://aerostories.free.fr/dossiers/raketen/index.html

- Sources diverses

 

 

Le Fieseler V1    Dora   Thil   Val Ygot   Brécourt   Eperlecques

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