En
1939, alors que les menaces de guerre se rapprochaient, des améliorations
furent apportées au MK1. Le moteur Merlin,
auquel on avait rajouté des collecteurs d'échappement et
une pompe mécanique pour le système hydraulique, avait été
gonflé et une hélice tripale à vitesse constante remplaça
l'hélice bipale. Les deux réservoirs d'essence situés
devant l'habitacle, d'une capacité totale de 386 litres, furent
équipés par un système auto-obturant. Le siège
et le moteur furent équipés d'un blindage. La verrière
fût légèrement bombée pour augmenter la visibilité
et offrir plus d'espace et on rajouta une vitre à l'épreuve
des balles sur la partie avant du pare-brise. L'avion fût équipé
d'un système de radio et d'un IFF.
Joe
Smith avait travaillé sur une nouvelle aile baptisée Type
B qui devait être dotée d'un canon Hispano de 20 mm à
la place des deux mitrailleuses d'origine. Au début de 1940, on
s'aperçut que les canons utilisés sur la série des
30 Mk IB n'avait pas la fiabilité souhaitée. Une nouvelle
aile de Type C fût mise au point qui supprimait les mitrailleuses
qui furent remplacées par deux canons de 20 mm offrant ainsi au
"Spit" un armement offensif redoutable.
En 1941, de nombreuses expérimentations virent le jour tel le Speed
Spitfire qui était un avion de record ou encore deux versions équipées
de flotteurs, construits partiellement en plastique. Puis le Mk III qui
a été renforcé sur le plan structural et deux Mk IV
qui furent équipés du moteur Griffon, plus volumineux que
le Merlin qui entraînait à présent une hélice
quadripale.
L'usine
de Castle Bromwich près de Birmingham s'était lancée
dans la production des MK I et des MK II. Quelques temps après,
elle produisit le MK V qui restait presque identique aux précédent
mis à part qu'il possédait un fuselage renforcé du
MK III et un Merlin plus puissant qui actionnait à présent
une hélice aux pales plus larges. Il avait la possibilité
de recevoir l'aile A, B ou C et un point d'attache ventral pour recevoir
un réservoir supplémentaire larguable de 136 litres. Une
bombe de 227 kg pouvait également être fixée à
cet endroit là. Mais la version la plus construite fut le MK VB
qui a été dotée de deux canons et quatre mitrailleuses.
Les dernières versions de la série des MK V reçurent
l'armement de l'aile C. Parallèlement on construisit des appareils
pour le front méditerranéen sur lesquels on ajouta un filtre
pour le sable et la poussière qui avaient cependant un effet quelque
peu néfaste tant sur l'aérodynamisme que sur les performances
de l'avion. Un besoin d'appareils d'attaque à basse altitude c'était
avéré nécessaire mais l'on se rendit bien vite compte
que l'aile élyptique n'était pas du tout adapté à
ce type d'opération. On déboulonna alors l'extrémité
arrondie des ailes qui, ainsi rognée, donna immédiatement
d'excellents résultats tant sur la manoeuvrabilité que sur
la vitesse à basse altitude. Une ultime modification fut apportée
aux ailerons entoilées auxquels on appliqua à présent
un revêtement en aluminium. 6479 exemplaires de cette version V furent
construits.
En
1941, les raids à haute altitude menés par les Allemands
rendirent nécessaire la mise au point d'une version capable d'intercepter
les appareils ennemis. Il fallait prendre en compte le fait qu'à
une telle hauteur les pare-brise givraient. Il en était de même
pour les armements qui s'enrayaient. Rolls-Royce mis au point un moteur merlin avec un turbocompresseur à deux étages.
Il possédait également un condensateur qui permettait d'abaisser
la température de l'air et à augmenter sa densité.
Cela se traduisait à plus de 9000m par une puissance doublée
par rapport à celle des premiers Merlin. Ces moteurs avec 6 pipes
d'échappement de chaque côté au lieu de 3, de la série
60, furent ainsi montés avec une hélice quadripale sur des
fuselages légérement plus allongés que les précédents
qui atteignaient une envergure de 12,21m. Les appareils qui constituaient
à présent les "MK VI", étaient équipés
d'un habitacle pressurisé avec des ailes dont les saumons étaient
pointus. On rajouta encore des radiateurs symétriques et un radiateur
d'huile supplémentaire sous l'aile gauche.
Devant
la supériorité du "FOCKE-Wolf FW 190" en 1942,
le "MK IX" fut mis alors en service pour contrer le chasseur allemand.
L'as britannique, le Wing Commander Douglas BADER qui avait deux prothèses
de jambes en bois, pilotait ce type d'appareil. Mais le "MK IX" n'était
en fait qu'une version remotorisée du "MK V" équipée
du moteur "MERLIN 61" et plus tard des modèles 63, 66 et 70.
Mais
la version préférée des pilotes était sans
conteste le "MK VIII". Construit en 1658 exemplaires, il donna naissance
à une très grande variante de modèles différents.
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