les témoignages

 
  

 

 

Thérèse,
la soeur de Jean

"Depuis tout jeune, Jean voulait être pilote. Et je me souviens quand nous étions enfants avoir volé avec lui comme passagère dans un avion imaginaire qu'il pilotait en faisant force bourdonnements avec sa bouche pour imiter le bruit du moteur. 

Cette vocation de pilote était en lui. C'était comme un appel irrésistible, plus fort que tout. Il est vrai que cette attirance pour tout ce qui vole travaillait aussi mon père, bien qu'à un degré moindre. Combien de fois nous a-t-il emmenés, mon frère et moi, alors que nous étions tout gosses, sur le terrain de Bléville ! Et pour rien au monde nous n'aurions manqué un meeting aérien.

Moi aussi, je lui ai payé bien souvent sur mes économies quelques minutes de vol. Il fallait alors voir sa figure rayonnante de bonheur.

C'est drôle, le casse-cou de la famille c'était plutôt moi quand j'étais petite. Jean était un garçon extrêmement calme et réservé. Ce qui ne l'empêchait pas d'être plein de drôlerie et de fantaisie mais seulement dans l'intimité."
 
 


 

Lettre de la Directrice de l'école
Mme Barbara Sharp

Medway House
Benenden Kent
    Cher Monsieur Lambourn,

    Je souhaiterais pouvoir vous en dire d'avantage sur le terrible accident survenu au capitaine Maridor.
    Comme vous pouvez l'imaginer, tout s'est produit si rapidement que nous n'avons pas eu le temps de voir grand-chose.
    On nous a dit ici qu'en essayant de sauver l'hôpital et l'école où nous demeurons, il tira de trop près sur la bombe volante. L'avion fut coupé en deux et projeté par-dessus l'école.
    Voulez-vous dire à votre fille, de la part de nous tous, ici, que cet acte de bravoure a sauvé dans l'hôpital des vies de soldats et de beaucoup de petits enfants. Je sens que cela ne peut suffire à vous consoler, mais c'est la meilleure chose que je puisse dire.
    Je vous envoie un des obus que j'ai ramassé sur le terrain. Cela peut être un réconfort pour votre fille, d'avoir un des obus tirés par l'avion du capitaine Maridor.

Votre sincère,
Barbara Sharp


Le 21 septembre 1994, suite à la commémoration du 50ème anniversaire de la mort de Jean MARIDOR, Madame Jean Marwood, fille de Madame Sharp apporte un témoignage quelque peu contradictoire par rapport à la version officielle.

Lettre adressée au cousin de Jean MARIDOR
 


 

Le Général Martial VALIN,
14 mai 1898 - 19 septembre 1980
Commandant des FAFL le 10 juillet 1941
Chef d'Etat-major Général le 3 novembre 1944
Général de corps aérien le 25 janvier 1945
Inspecteur Général de l'Armée de l'Air
en février 1947
Général d'armée aérienne en 1950

Le général Valin connaissait parfaitement Jean MARIDOR.  Les deux hommes se rencontraient assez souvent. A plusieurs reprises, il a relaté les exploits de notre pilote sur les antennes de Radio Londres mais également dans ses discours ou lors de conférences auxquelles il a participé.

Ses discours

Discours au retour du corps du Capitaine MARIDOR (le 19 décembre 1948)

Le général Valin vous parle de Jean Marie MARIDOR (date ignorée)

Projet de radiodiffusion sur le Capitaine MARIDOR (date ignorée)

Broadcast (date ignorée)

Extrait du livre du Colonel J. Andrieux
- "Ciel et Enfer" -

"Cest ainsi que le 3 août 1944, j'entends au téléphone la voix de Bordas. Elle m'annonce avec une indicible tristesse, la mort de mon vieux camarade Jean Maridor. Jean et de Bordas étaient encore au 91ème squadron... Ils s'étaient spécialisés, l'un et l'autre, dans la chasse des V1... Et ce diabolique engin était certainement un des adversaires les plus dangeureux... En effet, plein arrière, il offrait une surface vulnérable assez réduite et vraiment difficile à atteindre... On pouvait évidemment le tirer à deux cent mètres sans trop de danger, mais il était très difficile de le toucher à cette distance...
Si l'on attaque de trop près, alors on risque de sauter avec le terrible engin. Pour ceux qui ont connu Jean au combat, il ne fait pas de doute que notre camarade, après une attaque sans résultat, s'est mis en colère en voyant le "Doodle Bug" se rapprocher de la capitale anglaise malgré son tir. Voir exploser le V1 au coeur de Londres ? pas question pour un Maridor !... Alors Jean a poussé sa vitesse et s'est rapproché de la torpille volante. C'est à cinquante mètres qu'il a déclenché le tir de ses canons et de ses mitrailleuses... Et cette fois, l'engin n'a pas résisté à cet assaut. Il a explosé. On pense que c'est un morceau de la tuyère de fonte qui est venu arracher l'aile droite du Spit XIV... Jean était à trop basse altitude pour pouvoir sauter. On a retrouvé son corps dans les débris de son appareil. J'ai une peine cruelle et profonde. Je me sens à la fois las et déprimé ..."
 
 


 

Lors des obsèques de Jean MARIDOR, le maire de FOLKESTONE (Alderman A. Castle, J.P.) tint à manifester la gratitude de la ville en envoyant une couronne de fleurs.

    "Ce jour là, le 25 mai 1943, environ 10 appareils de combats allemands, porteurs de bombes sans aucun doute, s'apprêtaient à attaquer la ville à basse altitude, comme ils l'avaient fait précédemment pour d'autres villes de la côte.
    Il s'est trouvé que, étant de retour d'une patrouille, la "NIGERIA escadrille" traversait la côte, afin d'atterrir à HAWKING. Quelques avions avaient effectivement leur train d'atterrissage sorti quand ils décelèrent les avions allemands. Immédiatement, ils revinrent rapidement sur la ville pour, en quelques minutes, détruire sept des dix allemands et endommager un huitième.
    Il n'y a pas de doute, dans l'esprit des habitants de FOLKESTONE, que cette intervention de l'escadrille a sauvé la ville d'un grand malheur. Si je me souviens bien, quelques jours seulement auparavant, des avions allemands attaquèrent de la même façon une station balnéaire, non loin d'ici, causant de graves dégâts.
    Cette ville, malheureusement, n'avait pas eu l'avantage d'une splendide interception, comme celle qui nous fut offerte par l'escadrille dont le capitaine MARIDOR était un si merveilleux animateur. Le capitaine a lui-même abattu un ou plusieurs appareils allemands."

Après l'interception des avions allemands par Jean MARIDOR, qui évita la destruction d'une partie de la ville, le pilote français a été reçu officiellement par les autorités de la ville. A cette occasion, il lui fut offert quelques bonnes bouteilles de vin de France par un importateur de vin.

Lettre des Etablissements John Lukey & sons
 


 

Inauguration de la rue Jean MARIDOR à PARIS.

Le lundi 18 octobre 1954, la capitale rendit hommage à Jean MARIDOR en attribuant son nom à une rue en sa mémoire. A cette occasion, Monsieur Bernard LAFAY, Président du Conseil Municipal de Paris et Marcel JULLIAN (auteur du livre "Jean Maridor, chasseur de V1"), prononcèrent les discours suivants :

 

Discours de Monsieur Bernard LAFAY

Discours de Monsieur Marcel JULLIAN

 

 


 

Conférence sur Jean MARIDOR organisée par l'Aéro-Club du Havre.

Cette conférence, dont on pourra lire le texte en cliquant sur le lien ci-après, a été animée par le Capitaine Marcel BOISOT - FAFL n° 31.158 - pilote de chasse. Il fut le premier pilote évadé d'Afrique du Nord à se poser à Gibraltar (avec l'aspirant PETIT-LARENT comme passager). Les coordonnées de ce conférencier, ami de Jean, ont enfin pu être déterminées après plusieurs années de recherches. Hélas, il n'a pas été possible de connaître la date de cette conférence. Le Président de l'Aéro-Club que j'ai contacté par écrit n'a pas répondu à ma demande, mais ce club ne semble plus posséder d'archives complètes.

Conférence à l'Aéro-Club du Havre  

 
 
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