Composée d'élèves issus pour la plupart de l'Aviation Populaire et de candidats militaires de l'Armée de l'air, cette promotion a apporté au prestige et à la gloire des ailes françaises de grands noms comme Jean Maridor, Roland de la Poype, Michel Boudier etc ... |
N.B. : Il n'y a pas de biographie des ces pilotes en place à l'heure actuelle. Par ailleurs, il n'a pas été possible de reconnaître certains d'entre eux sur la photo. |
Les uns, comme Saint Mleux ou Wacrenier entreront dans la résistance, alors que d'autres partiront en Afrique du Nord comme Raphaël Lombaert qui rejoindra l'Angleterre en décembre 1943 et qui aura piloté pas moins de 138 types d'avions différents à la fin de sa carrière.
17 d'entre eux feront le choix de continuer le combat en Angleterre et embarqueront à Saint Jean de Luz le 24 juin 1940, sur l'"Arandora Star" et sur l'"Ettrick" le 25 juin. A leur amère déception, ils devront cependant attendre d'être passés en S.F.T.S (Secondary Flyng Training School), puis en O.T.U. (Operational Training Units), avant d'être versés dans les squadrons au courant de l'année 1941. Pour la plupart, il se retrouveront dans les escadrilles françaises comme le squadron 341 "Ile de France" ou le squadron 341 "Alsace". Certains comme Maridor resteront dans les squadrons de la RAF.
Beaucoup ne reviendront pas comme Gaston Danielo, affecté au 118 squadron, qui a été le premier pilote issu de la "Promotion Z" a être tombé au champ d'honneur le 30 avril 1942, lors d'un combat inégal contre quatre FW 190. Qu'ils soient tombés à l'entraînement comme Charles Ingold le 15 décembre 1941 et Claude Lehmann le 19 février 1944, ou dans les durs combats pour la Liberté comme Jean Maridor le 3 août 1944, ils ont toujours su garder jusqu'au dernier instant leur foi intacte, et ont su porter très haut le prestige et la gloire des Ailes Françaises. Lorsqu'ils combattront, ils le feront toujours avec bravoure et avec l'esprit de sacrifice et d'abnégation.
Les quelques pilotes, qui ont eu la chance de connaître les joies de la Libération, n'oublieront jamais cette glorieuse épopée des Forces Aériennes Françaises Libres. |
Raphaël Lombaert Cliquer ...
Gaston Danielo Cliquer ... |
Ainsi, Roland de la Poype, Compagnon de la Libération, qui s'est distingué en Russie dans l'escadrille française "Normandie-Niemen" en totalisant 16 victoires. Staline lui a décerné l'Ordre de Lénine avec Etoile d'Argent et l'a élevé au titre de "Héros de l'Union Soviétique". Cette distinction est la plus haute de l'Armée Rouge. Il atterrira en France, en compagnie de ses camarades de cette illustre escadrille, avec les "Yak" que les Russes leur ont offert en remerciement de leur très grande bravoure. Après la guerre, il est affecté au 2ème Bureau de l'Etat-major de l'Armée de l'Air en 1947, puis il quitte l'armée en 1947 pour se consacrer à diverses activités novatrices comme des fermes modèles dans lesquelles il applique des techniques nouvelles. Il sera également industriel et mettra au point des emballages plastiques alimentaires (Société d'Etudes et d'Applications du Plastique) et ira plus loin avec la création de la "Méhari" Citroën. Il est le fondateur du Marinland d'Antibes et sera Maire de Champigné (49330-Maine et Loire). |
Roland Paulze d'Ivoy de la Poype Cliquer ... |
Alors qu'il venait de rejoindre le Groupe Alsace en Egypte en octobre 1941, Maurice Mailfert remporte sa première victoire. En patrouille à bord de son vieux Hurricane rongé par le sable et à bout de souffle, il est assailli par une nuée de Me 109. Ses deux camarades sont abattus et lui-même, la rage au ventre et à court de munitions, se jette sur un avion ennemi qu'il coupe en deux. En panne de moteur, il se pose sur le ventre dans le sable, à proximité des débris de l'avion de l'un ses camarades, et s'en sort avec un bras cassé. Cela ne l'empêche pas de donner à son camarade une sépulture décente surmontée d'une croix constituée de morceaux d'avion. Il marchera un certain moment avant d'être recueilli par des soldats anglais. Il sera l'un des tout premiers à poser son Spitfire sur le sol de Normandie en juin 1944. Après la guerre, il sera moniteur à l'école de Cognac puis envoyé en Indochine. Il exerce les fonctions de contrôleur d'opérations aériennes et effectue encore douze missions de guerre. Mais sa passion pour les armes à feu et la pyrotechnie sera la cause de sa mort le 6 juillet 1954. Il est inhumé à Champigné (49330-Maine et Loire) avec son père, Georges Mailfert, autre glorieux aviateur, mais de la guerre de 1914/1918. |
Maurice Mailfert Cliquer ... |
Michel Boudier, Compagnon de la Libération, se voit confier par le commandant Mouchotte, "patron" du groupe "Alsace", le commandement de l'escadrille "Mulhouse". Il mène son escadrille stationnée à Biggin Hill au combat sur Spitfire IX puis, durant l'hiver 1943-1944, ce seront les missions au ras de l'eau par une météo pourrie sur Spitfire V. Le 6 juillet 1944, il se bat contre un très grand nombre de Me 109 en compagnie de P 47 américains. Dans cette violente mêlée, et au moment où il venait de signer sa 8ème victoire (et presque autant de probables), l'avion de Michel est atteint par une rafale. Il est contraint de sauter en parachute. Recueilli par une famille de résistants, ils seront tous arrêtés par la Gestapo. Il est condamné à mort mais il est finalement reconnu comme un soldat régulier et il est envoyé en Allemagne dans un oflag à Nuremberg puis à Munich, puis il est libéré par l'avance alliée le 29 avril 1945. Il termine la guerre avec 337 missions de chasse totalisant 436 heures de vol de guerre, 8 victoires officielles et 7 probables. Après la guerre, se porte volontaire pour l'Indochine où il effectuera encore des missions. Il occupe ensuite plusieurs postes dans l'Armée de l'Air (Etat-Major etc ...). Malade, il s'éteindra le 23 juin 1963 à Landau (Allemagne) et sera inhumé au cimetière de Senlisse (78720-Yvelines). |
Michel Boudier Cliquer ... |
Jacques Guignard est affecté au 32 Squadron à Angle après avoir fréquenté les diverses écoles de la RAF puis il rejoint le Squadron Île de France le 16 novembre 1941 à Turnhouse. le 6 juin 1944, il participe à la protection de la tête de pont du Débarquement de Normandie et revient avec son Squadron en France près de Bernay le 19 août 1944. Il effectue sa dernière opération le 24 octobre 1944. Jacques Guignard a alors effectué 370 missions de guerre et il est crédité de 3 victoires en combat aérien. Il est sélectionné pour un stage de pilote d'essai en Angleterre d'où il sortira 7ème sur 25 pilotes. Il effectue son premier vol d'essais le 13 mars 1945 puis, le 9 août, il vole sur Gloster Meteor et sera ainsi le deuxième français à piloter un avion à réaction. Il rentre en France en 1945, puis il est affecté au Centre d'Essais en Vol de Brétigny et effectue son premier vol à Marignane le 29 janvier 1946. Il pilotera de nombreux avions de pointe comme le "Trident" sur lequel il battra plusieurs records du monde (15 000 m en 2mn 37s le 4 avril 1958 et 18 000 m en 3 mn27s). Sur ce type d'avion, il a deux accidents très graves. La première fois, il reste dans le coma et sera paraplégique. Mais il refuse son grand handicap et se soumet à de nombreuses opérations et à de pénibles traitements. Il conservera à jamais de terribles séquelles mais à force de volonté, il accède aux essais du supersonique "Concorde" sur lequel il effectue, le 2 mars 1969, le premier vol historique de 42 minutes de cet avion, comme co-pilote, en compagnie du pilote André Turcat, de Henri Perrier et de Michel Rétif. Il prend sa retraite bien méritée le 1er octobre 1970 avec 7 000 heures de vols à son actif dont 5 000 en essais. Il effectué les essais de 16 prototypes et les premiers vols de 10 d'entre-eux. Il s'éteint dans la nuit du 11 au 12 octobre 1988 à Espaon (32220-Gers) en laissant derrière lui une carrière particulièrement bien remplie. |
Jacques Guignard Cliquer ... |
Bien qu'il soit impossible de citer ici le parcours de tous ces glorieux pilotes de la "Promotion Z", ils peuvent être fiers d'avoir été les valeureux et braves acteurs, qui ont su apporter à leurs compatriotes le réconfort des cocardes tricolores passant au-dessus de leurs têtes et leur donner l'espoir que bientôt, le vent de la Liberté soufflera à nouveau sur la France. Ceux dont les cendres n'ont pas été rapatriées en France se retrouvent rassemblés, pour la plupart, dans le carré des aviateurs français au cimetière de Brookwood. D'autres, hélas, n'auront jamais de sépulture puisque leurs pauvres restes n'ont pas été retrouvés. |
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Bibliographie :
ICARE n° 152 page 115 - "La promotion Z" par le Général Pierre LAURENT
"Un matin bien rempli" de Gérard Ingold
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Crédit photos :
-Monsieur Bertrand Hugot (Boudier-Guignard-Danielo-Mailfert)
- Monsieur Raphaël Lombaert
- Madame Thérèse Maridor
- Musée du Normandie-Niemen - Les Andelys (27700) (Roland de la Poype)